Blogue Axel Evigiran

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La dispersion est, dit-on, l'ennemi des choses bien faites. Et quoi ? Dans ce monde de la spécialisation extrême, de l'utilitaire et du mesurable à outrance y aurait-il quelque mal à se perdre dans les labyrinthes de l'esprit dilettante ?


A la vérité, rien n’est plus savoureux que de muser parmi les sables du farniente, sans autre esprit que la propension au butinage, la légèreté sans objet prédéterminé.

Broutilles essentielles. Ratages propices aux heures languides...


11 mai 2017

Ancient Silk Factory...

Ancient silk factory
(Photo par Axel)

J’ai déjà ici évoqué largement le goût qu’il peut y avoir à se perdre parmi les ruines et vestiges des époques effondrées. Invitation à la modestie que ces vastes cimetières, ou il arrive de croiser, égaré face à la mer au milieu des débris,  tel Prométhée enchainé, le buste en marbre d’un dignitaire au nom disparu depuis des dizaines de siècles…

Mais si les squelettes de pierres des époques reculées fascinent, d’aucuns nourrissent de même une appétence particulière pour les cadavres des époques plus récentes. Ainsi, par exemple, les restes de l’époque industrielle. Ces « abandonned places » de béton aux peintures dévalées, envahies par la végétation ; ronces et herbes folles.

Y émergent des plaques de métal tordu, mangées de rouille. Des fils de fer, des machines expirées, des  rouages enraillés dont on peine à imaginer parfois la fonction… On se dit, il n’y a pas si longtemps de cela, que des êtres humains se courbaient là quotidiennement, à accomplir d’obscures tâches devenues aujourd’hui inutiles. 

Ancient silk factory
(Photo par Axel)


Ces usines et autres fabriques, fleurons d’une modernité déjà dépassé, se rencontrent au hasard de nos pérégrinations, souvent dans les friches industrielles en périphérie des villes, mais parfois isolées, au détour d’un village. Elles gisent impassibles et silencieuses, oubliées, attendant la destruction ou, plus improbable, un recyclage, une réhabilitation…

A s’y promener, nulle crainte d’y croiser encore de touristes (mais cela viendra sans aucun doute  - certains vont bien rôder autour du cadavre de Tchernobyl).  Tout au plus un squatteur ou quelques jeunes en quête de frissons ou d’aventure…

On the road...
On the road (Photo par Axel)
Plus inattendu est de croiser ce genre de ruines au milieu de nulle part, en pleine nature…  Ainsi cette « silk factory », située tout au sud de l’île de Rhodes, sur un chemin de terre, pas très loin de la route de Κατταβιά, dans un paysage de landes… Une petite fabrique cernée par les oiseaux, perdue dans le silence. Le lieu est aujourd’hui annoncée par un panneau situé au bord de la route principal, le signe manifeste d’un changement de perceptions, la sourde conscience d’un patrimoine en devenir… A quand les bus des tours operators ? Mais pour l’heure il est loisible encore de jouir des gravats en solitaire, d’y rêver sans être dérangé, d’y découvrir les restes d’une humanité affairée. L’empreinte du temps qui passe… L’extinction des feux avant le grand chambardement climatique. 

Ancient silk factory
(Photo par Axel)

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