Blogue Axel Evigiran

Blogue Axel Evigiran
La dispersion est, dit-on, l'ennemi des choses bien faites. Et quoi ? Dans ce monde de la spécialisation extrême, de l'utilitaire et du mesurable à outrance y aurait-il quelque mal à se perdre dans les labyrinthes de l'esprit dilettante ?


A la vérité, rien n’est plus savoureux que de muser parmi les sables du farniente, sans autre esprit que la propension au butinage, la légèreté sans objet prédéterminé.

Broutilles essentielles. Ratages propices aux heures languides...


18 févr. 2024

Flâneries d’un dimanche matin pluvieux … autour du Palais idéal

 

Ciel en grisaille d’un dimanche matin pluvieux ; une espèce de bruine tenace, soupoudrée par intermittence …

Humeur propice aux flâneries intérieures. Au travers les pages d’un grand livre consacré au Palais idéal du facteur Cheval, sous-titré « quand le songe devient réalité ». 

Une lecture en pointillé, le regard le plus souvent égaré sur les crayonnages et photographies d’époque de la construction de cet inclassable monument (1879 – 1912). Des arabesques aux sentences du facteur ; des personnages infimes aux trois géants de la façade est : César, Vercingétorix et Archimède (1891-95).

Dans le livre j’ai retrouvé le ticket de caisse. Il est daté du 12 juillet 2003. Et de me souvenir que nous nous rendions ce jour-là en famille à Orange. Nous avions été pris dans un énorme encombrement au niveau de Lyon. Carte en main, nous avions alors bifurqué, pour prendre à l’aventure des routes de traverses … Un chemin passant à proximité de Hauterives dans la Drôme. Un détour fabuleux …

Je fis une seconde visite au Palais idéal, en compagnie de ma fille, fin août 2015. Le ciel était bleu limpide. Ces photographies valent témoignage.


Palais idéal du facteur Cheval (Photo par Axel - 2015)

" J'avais alors dépassé depuis 3 ans ce grand équinoxe de la vie qu'on appelle quarantaine.
Cet âge n'est plus celui des folles entreprises et des châteaux en Espagne. Or au moment où mon rêve sombrait peu à peu dans le brouillard de l'oubli, un incident le raviva soudain, mon pied heurta une pierre qui faillit me faire tomber je voulu voir de près, ma pierre d'achoppement ..."

Palais idéal du facteur Cheval (Photo par Axel - 2015)

Palais idéal du facteur Cheval (Photo par Axel - 2015)

Palais idéal du facteur Cheval (Photo par Axel - 2015)

Palais idéal du facteur Cheval (Photo par Axel - 2015)

Palais idéal du facteur Cheval (Photo par Axel - 2015)

Palais idéal du facteur Cheval (Photo par Axel - 2015)

Palais idéal du facteur Cheval (Photo par Axel - 2015)

Palais idéal du facteur Cheval (Photo par Axel - 2015)

Palais idéal du facteur Cheval (Photo par Axel - 2015)

Palais idéal du facteur Cheval (Photo par Axel - 2015)

Palais idéal du facteur Cheval (Photo par Axel - 2015)

Palais idéal du facteur Cheval (Photo par Axel - 2015)

Palais idéal du facteur Cheval (Photo par Axel - 2015)

" Je suis né à Charmes à 15 km de romans en l'année 1836 mon instruction fut très élémentaire car elle n'était propagée comme aujourd'hui et ce n'est qu'en grandissant que me vint l'amour du travail et de la lecture. j'ai commencé ce travail j'avais 43 ans il m'a fallu 32 ans d'un travail persévérant, il faut dire que, je travaille toujours quelque peu. J'ai aujourd'hui 75 ans j'ai pris il y a plusieurs années ma retraite de facteur que j'ai gagnée tout en construisant mon palais de rêve où nous vivons modestement ma femme et moi ".

16 févr. 2024

Des limites planétaires

 

Quinze degrés en journée pour un quinze février à Lille. La menace sur le front climatique se précise – et on continue comme avant !

Ce midi les alouettes s’en donnaient à cœur joie dans les champs. Un avant-goût de printemps … Le cancer se généralise (nous dépassons alégrement les limites planétaires les unes après les autres) et on se soigne de bonnes intentions : méthode Coué et homéopathie …

Alors qu’il faudrait acter un changement radical de modèle de société, la moindre mesurette de ce qui relève pour les imbéciles d’une « certaines écologie punitive », est vécue comme une atteinte à notre sacro-sainte liberté. Quelle liberté nous restera-t-il lorsque pris dans une fournaise ardente, balayés encore par des tempêtes d’intensité inédite, ou victimes de sécheresses tenaces, d’inondations catastrophiques ?  

 

Les SUV prospèrent sur fond de kérozène détaxé, de pesticide et de megabassines.

Les optimistes par conviction se fourrent le doigt dans l’œil jusqu’à la moelle. Quant aux techno-solutionnistes, ils sont les pompiers pyromanes de notre temps – naïfs ou cyniques.

Parmi les nouvelles du jour : « En 2023 les bénéfices cumulés du CAC 40 dépassent les 120 milliards d’euros » … Bref tout est au mieux dans le meilleur des mondes possibles.

 

Lisant Les Confessions de l’atrabilaire Caraco :

(Écrit avant la publication du rapport du club de Rome en 1972)

« Nous sommes perdus à la longue, nous ne pouvons ni mettre un empêchement à la peuplade ni contenir, par voie de conséquence, une production industrielle devenue de plus en plus fatale à la nature. (…)  Nous mangeons notre fonds et nous épuisons nos réserves, à cela nul remède, malgré les parleries, les exorcismes et les adjurations. (…) Demain il faudra tuer ou périr et nous nous barbariserons … »

Droit dans nos bottes vers l’effondrement … On ira jusqu’au bout.

26 janv. 2024

Kieffer et la photographie … « Ce dont on ne peut parler il faut le taire »

 


L’exposition récente au LAM consacrée à Anselm Kiefer et intitulée « La photographie au commencement » m’a fait forte impression.

Des accrochages où le noir domine – référence explicite faite parfois à la Nigredo Alchimique …


Exposition Kieffer au LAM (photo par Axel)
 

Ce qu’on peut lire autour de ces œuvres, est souvent pompeux et phraseux … Circonvolutions pseudo-intellectuelles pour ne pas dire grand-chose.

Prêter des intentions là où il n’y en pas forcément. Chercher à tout décortiquer ou justifier. Ou encore trouver du subversif dans un geste à l’ambiguïté notoire – Y voir une manière d’habiter l’Histoire …

Passons donc allégrement sur ces « Occupations » pour leur préférer les sombreurs plus éthérées, ainsi que les compositions cyclopéennes ! Et croiser Lilith, Gilgamesh et Endiku …

 

De ce noir, plus noir que le noir : une teinte s’accordant avec la couverture d’un petit livre de Pierre Hadot, « Wittgenstein et les limites du langage ». Du philosophe, haut perché dans sa cabane posée au-dessus d’un fjord norvégien, on retiendra ici la sentence à propos :

 

« Ce dont on ne peut parler il faut le taire »

Wittgenstein

 

Exposition Kieffer au LAM (photo par Axel)

Exposition Kieffer au LAM (photo par Axel)

Exposition Kieffer au LAM (photo par Axel)

Exposition Kieffer au LAM (photo par Axel)

Exposition Kieffer au LAM (photo par Axel)

Exposition Kieffer au LAM (photo par Axel)

Exposition Kieffer au LAM (photo par Axel)

Exposition Kieffer au LAM (photo par Axel)

Exposition Kieffer au LAM (photo par Axel)

Exposition Kieffer au LAM (photo par Axel)